Chère école...
Sur le salon Beige
Éric de Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique, déclare :
"Ces 100 établissements [hors-contrat] représentent environ 9000 élèves, alors que l’enseignement catholique en compte deux millions. Le phénomène est marginal. Et il n’y a donc pas lieu de raisonner en termes de concurrence. En revanche, le fait qu’existent ou se créent des écoles hors contrat qui se réclament du label catholique doit nous interroger. Cela signifie que certaines familles ne trouvent pas la réponse qu’elles attendent dans les établissements de notre réseau.
Par endroits, l’insuffisance des moyens publics qui nous sont alloués nous empêche d’accueillir un certain nombre d’enfants. C’est le cas notamment à Paris ou à Versailles. Ce n’est pas un hasard si on trouve une bonne partie des établissements hors contrats dans les zones où nous n’arrivons pas à satisfaire toutes les demandes d’inscription. Et puis, une partie des parents estime ne pas trouver dans les établissements du réseau de l’enseignement catholique ce qu’ils attendent en termes d’éducation chrétienne de leurs enfants. Il faut que nous l’entendions.
Nous devons veiller à ce que notre offre soit suffisamment diversifiée pour satisfaire aussi, dans les établissements ou à leur périphérie, ceux qui souhaitent une formation chrétienne extrêmement structurée. Il ne s’agit pas pour autant de changer radicalement de politique. L’enseignement catholique a choisi – et nous n’entendons pas y renoncer – d’avoir des établissements véritablement ouverts sur la société, sur tous les jeunes de toutes les familles, qu’elles soient chrétiennes ou non, pratiquantes ou non."
Et bien je reste complètement sur ma faim... Encore une fois, il est à côté du vrai problème. Il dit des approximations qui frisent la propagande (parler de 100 écoles hors-contrat est plus que limite, elles sont au moins 400 recensées, de nouvelles ouvrent chaque année, et c'est oublier les presque 10 000 enfants scolarisés à la maison, en dehors du CNED). Il a encore beaucoup à apprendre sur les raisons des parents d'aller vers du hors-contrat...
Je ne parle que pour moi, et quelques familles que je connais, mais je peux penser que d'autres pensent comme nous : Le vrai problème est scolaire et non religieux !!! Les écoles sous-contrat enseignent la même chose que le public, de la même manière, avec des enseignants ayant le même concours et la même formation. Si nous avions près de chez nous une école avec une aumônerie top-moumoute, des aumôniers impliqués, des messe vécues au sein de l'établissement etc, etc, et bien nous n'y serions pas ! Car le souci est ailleurs : est-ce qu'on enseigne les matières en global (parce qu'après la lecture, il y a aussi les langues, vivantes ou mortes), est-ce qu'on y fait de l'histoire chronologiquement, est-ce qu'on apprend la grammaire et la conjugaison de notre langue, indispensable à sa compréhension, est-ce qu'on y fait du calcul mental, pour tonifier son cerveau, est-ce qu'on y apprend un peu de sciences, pour ouvrir sa curiosité ? Bref, est-ce qu'on prépare les enfants à entrer dans le secondaire avec de vraies bases, nécessaires à la construction d'un projet professionnel ou d'études réaliste.
Mr de Labarre, comment expliquez-vous le succès jamais démenti d'un cours comme le Cours Hattemer ? Celui-ci est pourtant bien laïque, même si de nombreuses familles catholiques se tournent vers lui pour l'enseignement à distance. On peut ajouter également l'EPC, ou le Cours Legendre (que je ne recommande pas, mais bon...). Sachez Mr, que si j'habitais en Bretagne, mes enfants seraient dans l'école publique de Mr Le Bris... Pour l'éducation religieuse, nous nous en chargeons. Il n'y a pas que l'école. On peut avoir une vie paroissiale, se rapprocher d'une communauté religieuse, s'investir dans un mouvement, s'abonner à des revues de formations nombreuses pour tous les âges de la vie chrétienne, et même faire le caté à la maison ;D), ou encore prier en famille... Alors certe, quand une école se dit catholique, il est agréable pour les parents de savoir leurs enfants sur la même longueur d'onde à l'école et à la maison. Mais vraiment, c'est un luxe qui n'est pas indispensable pour voir son enfant grandir dans sa vie de foi.
A mon humble avis, le premier devoir d'une école catholique est d'abord de respecter les enfants qui lui sont confiés. De les traiter comme des enfants du Bon Dieu. De leur offrir l'accès aux connaissances auquel ils ont tous droit. Cela ne sera jamais possible avec les programmes en vigueur actuellement, même en renforçant la vie spirituelle de l'école.
Ca c'est dit, et je me demande si je ne vais pas mettre cela sur papier pour en toucher 2 mots à un ou deux évêques et à la DDEC...
PS Mon fils en CE1 a fait des sciences cette semaine à l'école : il fallait faire des expériences pour démontrer que de l'eau sur un plan horizontal forme une flaque, et que si on penche le plan, elle coule de haut en bas... SVP, il faut rire ou pleurer ?